Une visite impromptue [ft. Etoile de Faucon]

En route vers le territoire de la rivière, Etoile d'Ebène avait décidé de s'y rendre seul, sans aucun chat pour l'accompagner, au grand dam de son Lieutenant. Il continuait de filer, ses moustache fendant la légère brise qui faisait doucement onduler le feuillage vert des arbres. Une belle journée en perspective songea le meneur. Il s'arrêta lorsque l'odeur du marquage du clan rival s'immisça dans ses narines. Retroussant le museau, quelque peu dérangé par cette odeur d'urine, il franchit la frontière sans marquer le moindre arrêt. Le rythme de sa course se fait néanmoins plus lent alors que les premières effluves d'une patrouille ennemie se font sentir. Il s'assit et entama une légère toilette.

Etoile de Faucon fondit sur la souris qui passait sous son nez. Elle couina et mourut instantanément des que les griffes félines s'introduisirent dans son cou. Il porta la proie a sa bouche et rejoignit le reste de la patrouille en trottinant, fier de voir que les apprentis progressaient. Il avait personnellement insisté pour venir dans cette patrouille, car il ne voulait pas être au dessus de ses guerriers. Soudain, la mine joyeuse de l'un des novices se transforma en surprise, puis en concentration. Etoile de Faucon posa sa proie et l'interrogea :

- Qu'y a-t-il ? Tu sens quelque chose ?

Le jeune ouvrit légèrement la bouche avant de répondre.

- Une patrouille du Clan du Tonnerre, elle approche.

Surpris de ne pas avoir senti cette odeur auparavant, le meneur ne tarda cependant pas a la sentir aussi.presque aussitôt, un chat noir jaillit d'entre les buissons. Il semblait seul, et ses intentions ne parraissaient pas hostiles. Alors Etoile de Faucon renvoya la patrouille d'un geste de la queue.

- Qui es tu ?

Même si il savait déjà qu'il l'avait vu lors d'une assemblée. C'était un guerrier qui était un assez bon atout pour son clan. Il voulait juste s'assurer de son identité, car c'était important pour définir sa présence ici, et savoir si elle était justifiée.

Etoile de Faucon. Le meneur du Tonnerre ne s'attendait pas à tomber sur son homologue, mais le hasard faisait drôlement bien les choses. Il fut néanmoins soulagé de le voir renvoyer sa patrouille et en profita pour se présenter sous son nouveau nom.  

Etoile d'Ebène. Comme tu l'as sûrement su, notre ancien meneur a perdu sa dernière vie au cours de notre périple. Sa tâche m'a donc été logiquement léguée.

Il avait reçu son nom de chef une demi-lune plus tôt. Ce dernier n'avait pas été une priorité, primaient l'établissement du camp, des frontières et la découverte d'un tout nouveau territoire. Territoire que le meneur prenait plaisir à explorer en compagnie de ses guerriers, ou bien même seul et ce aujourd'hui encore, alors qu'il avait lui-même délimité chacune des frontières.

J'imagine que tu te demandes ce qui m'amène ici.

La raison était simple, faire savoir qu'il menait désormais le Clan du Tonnerre et que ses pattes ne se souciaient guerre des frontières, qu'elles le mènent en territoire hostile ou non. Il se lécha le poitrail à grand coup de langue, lustrant ses poils déjà bien brillants. Il attendait de voir la réaction du meneur de la Rivière. Ils ne s'étaient jamais vraiment rencontré, tout du moins en dehors des assemblées ils n'avaient jamais pris le temps de discuter, d'apprendre à se connaître. Quoi de plus logique pour deux chefs que de se renseigner sur leur homologue. Ne valait-il pas mieux garder ses ennemis encore plus proches que ses alliés ?

Etoile de Faucon fut surpris de l'identité de l'autre. Était ce la vérité ? Mais il se rappelait désormais l'avoir déjà vu aux côtés de son ancien camarade, l'aidant lorsqu'il avait du mal à marcher. Tentant de garder son calme, il masqua sa colère sous un visage neutre et capta le regard d'Etoile d'Ébène. L'un de ses points fort était de ne pas perdre la face et de rester plausible en toute situation. Il entra donc ses pattes dans le sol, et, face au sans gêne du meneur du Clan du Tonnerre, il répondit.

- En effet, cette question fait partie des nombreuses qui me traversent la tête... Mais je suppose que tu vas y répondre.

Il regarda son auditeur se lécher, comme si ses poils n'étaient pas assez propres. Ils luisaient comme la surface du lac autour duquel ils vivaient jeunes.